Retour sur un an de partenariat entre Mir@bel et l’Abes

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Logo de Mir@belEn septembre 2020 et entre deux confinements, l’Abes devenait partenaire-veilleur au sein du réseau Mir@bel. Si la situation sanitaire n’a pas encore permis de donner la réciproque à la semaine d’immersion réalisée à l’Abes par l’un des membres pilotes de Mir@bel en mars 2020, le partenariat entre les deux structures n’a cessé depuis de prendre de l’essor. Ce billet est l’occasion de faire un bilan de cette année, riche de coopération mutuelle. Il fait suite aux deux précédents, qui en retracent la genèse :

Un partenariat orienté vers la curation des données

En devenant partenaire-veilleur du réseau Mir@bel, l’Abes s’est engagée à suivre trois ressources – la revue Arabesques, le blog technique Punktokomo et Didak’TIC, magazine réalisé par les étudiants de l’université Paul Valéry de Montpellier – pour lesquelles elle vérifie périodiquement la complétude et l’exactitude des données, informations et accès en ligne renseignés. Un suivi somme toute peu contraignant en comparaison de certains partenaires veilleurs, qui suivent plus d’une centaine de revues, mais qui s’explique par le fait que l’Abes s’implique activement dans ce partenariat sous l’angle de la curation et de la valorisation des données et des contenus.

Mir@bel met à disposition de ses membres partenaires une interface de vérification des données, où des requêtes habillées permettent de repérer un certain nombre d’éléments à vérifier et à corriger, parmi lesquels des liens erronés, des titres pour lesquels la mention d’édition est manquante ou des titres indexés dans ROAD  (Répertoire des ressources scientifiques et universitaires en accès libre, développé par le Registre de l’ISSN en collaboration avec la division Information et Communication de l’UNESCO) ou dans le DOAJ  (Directory of Open Access Journals) sans qu’un accès en ligne soit signalé.

Mir@bel propose également des points de vérification développés spécifiquement à l’attention des membres du service des Ressources Continues (SRCO), en charge à l’Abes de la gestion et du développement des données descriptives des ressources continues et de leurs accès. Ainsi, en un an, le SRCO a effectué plus de 700 interventions (modifications ou ajouts) directement sur des données du portail Mir@bel, dont une partie seulement est issue de la consultation de l’interface de vérification des données de Mir@bel : en effet, la mise en place de nombreux alignements et flux d’échanges de données a permis de développer en parallèle un circuit automatisé de vérification et d’amélioration réciproque de ces données.

Un partenariat aux multiples alignements

Depuis le début du partenariat, les alignements de données et rebonds possibles entre Mir@bel et l’Abes se sont multipliés, permettant un enrichissement mutuel. En amont de ses relations avec l’Abes, Mir@bel s’appuyait déjà sur le Sudoc pour compléter et enrichir ses notices. Mais le recours à l’interrogation du catalogue chaque semaine via les webservices UNIMARC2MarcXML et ISSN2PPN apporte désormais au réseau la possibilité d’améliorer la qualité de certaines données : contrôle du type de support du périodique, ajouts de données lorsqu’elles sont manquantes, vérification des associations ISSN/PPN. Ce processus permet également de faciliter la création de nouvelles pages de revues dans Mir@bel, puisque la saisie d’un ISSN permet de récupérer, automatiquement à partir du Sudoc, le PPN associé et les données bibliographiques correspondant aux « zones libérées » des notices du Registre de l’ISSN.

En savoir plus au sujet des zones ISSN et de leur exposition par l’Abes : https://punktokomo.abes.fr/2020/06/26/exposition-des-donnees-du-centre-international-de-lissn-par-labes-du-nouveau-pour-les-zones-liberees-des-notices-du-registre-de-lissn

Sur toutes les pages de revues dans Mir@bel, un lien, ménagé au niveau de chaque ISSN renseigné, renvoie sur la notice Sudoc correspondante, lorsque celle-ci est localisée. La réciproque existe également grâce à un alignement des PPN du Sudoc avec les identifiants de notices Mir@bel, rendu possible par la création d’un fichier de correspondance mis à jour en temps réel. Insérés dans les notices du Sudoc sous la forme d’un lien pérenne en zone B033 (zone UNIMARC renseignant l’identifiant pérenne d’une notice dans un autre système que le Sudoc), ces identifiants permettent le rebond vers la page de la revue dans Mir@bel, et vers les contenus en ligne associés.

Près de 21 000 alignements de notices ont ainsi été réalisés et tous les mois, une mise à jour relie au Sudoc les nouveaux titres signalés par Mir@bel au cours du mois précédent.

De son côté, BACON, Base de Connaissance nationale maintenue par l’Abes, cristallise à elle seule un grand nombre des flux de données échangées. Il convient de rappeler que, bien avant la formalisation d’un partenariat avec Mir@bel, le réseau avait déjà tissé des liens avec BACON, par l’intermédiaire de fichiers Kbart transmis chaque semaine. Ces fichiers, en renseignant les informations bibliographiques essentielles d’un titre, et ses modalités d’accès, facilitent l’accès aux ressources électroniques – périodiques et e-books – et favorisent ainsi le partage de métadonnées entre éditeurs et bibliothèques.

Avec au départ un seul fichier signalant les liens aux revues (environ 10 500 lignes) en libre accès, l’offre de Mir@bel s’est étoffée avec la création de deux bouquets supplémentaires : le premier recense l’ensemble des titres présentant un accès en texte intégral signalés dans Mir@bel (près de 18 900 lignes), le second est un sous-ensemble qui contient les titres du DOAJ référencés dans Mir@bel (3 800 lignes).

Réciproquement, Mir@bel exporte depuis BACON un certain nombre de fichiers KBart pour en exposer les accès sur son portail, notamment les corpus acquis par l’Abes au titre des Licences Nationales.

Un partenariat pour la valorisation du libre accès

C’est l’un des axes principaux du projet d’établissement 2018-2022 de l’Abes, et le cœur de cible de Mir@bel : la valorisation du libre accès. Mir@bel constitue pour l’Abes une source d’information précieuse en matière de signalement des périodiques, par sa connaissance et son expertise d’un grand nombre de ressources en libre accès peu connues, issues de pépinières de revues ou dont la publication est portée par des éditeurs de petite taille (universités, sociétés savantes, laboratoires, etc.).

La mutualisation des actions menées par les deux structures pour accompagner le développement de la science ouverte a permis de développer une stratégie globale de mise en visibilité des périodiques en libre accès. Ainsi c’est un véritable workflow, basé sur la complémentarité, qui a vu le jour. Il trouve sa source dans les fichiers KBart produits par Mir@bel, et plus précisément dans le fichier KBart « Libre accès ». Depuis mars 2020, l’identifiant PPN des notices de ressources électroniques Sudoc est disponible dans les exports des données BACON. Cela se traduit, dans les fichiers KBart, par une colonne supplémentaire intitulée « bestppn » qui s’ajoute aux 25 autres champs prévus par la Recommandation.

C’est une première étape dans la convergence des outils de traitement de la documentation électronique à l’Abes, qui offre la possibilité de détecter les notices Sudoc correspondant aux accès décrits dans le fichier KBart. En creux, les titres qui ne sont pas encore signalés dans le Sudoc (généralement faute d’ISSN, puisque la plupart des notices de périodiques sont importées automatiquement à partir du Registre de l’ISSN) sont également repérés. Afin de permettre leur identification et leur référencement, des notices Sudoc sont créées.

Il s’agit ensuite de valoriser ces ressources, et leurs contenus, qui bénéficient d’une visibilité réduite alors même qu’elles présentent souvent un fort intérêt scientifique, pédagogique ou culturel. Dans le catalogue Sudoc public, seules les notices localisées sont visibles. Améliorer le signalement et faciliter l’accès aux ressources continues électroniques va donc de pair avec une exemplarisation. Or, les périodiques en libre accès constituent un angle mort dans le vaste panorama des ressources signalées par les membres des réseaux de l’Abes. D’une part du fait que nombre d’entre eux, disséminés sur le web, sont peu ou mal référencés, d’autre part parce que, de par leur statut qui les rend accessibles à tous, il n’incombe à aucun établissement en particulier de se localiser sous ces titres.

Exemplaire présentant une localisation Abes avec état de collection Mir@bel

Le service des Ressources Continues a donc endossé un rôle proche de celui des membres du réseau Sudoc PS en créant, pour le corpus de titres Mir@bel en libre accès, des exemplaires dans le Sudoc. Visibles dans le catalogue public sous une localisation « Abes-Réseau Sudoc », et identifiables par la mention « Source : Mir@bel », ils contiennent un état de collection correspondant à la section du titre accessible via la page de la revue idoine sur le portail Mir@bel. Mir@bel proposant souvent plusieurs accès en ligne pour un même titre, un exemplaire différent a été créé pour décrire chacun d’eux. Cette précision de signalement permet notamment d’avoir accès à une section d’un titre qui peut être sous embargo ou en accès restreint par ailleurs. Il y actuellement dans le Sudoc près de 8 000 exemplaires Abes présentant un état de collection recensé par Mir@bel.

Ce workflow tend encore à s’étendre pour y inclure Cidemis, l’application permettant au réseau Sudoc-PS de faire des demandes d’attribution d’un numéro ISSN. En effet, comment assurer la visibilité, et plus important encore dans le contexte mouvant et éphémère du web, la conservation d’un périodique qui n’est connu ni du Registre de l’ISSN ni des agences d’archivage pérenne, faute d’un identifiant ? Le SRCO a depuis peu la possibilité d’intervenir dans Cidemis pour déposer des demandes de numérotation ISSN, au même titre que les responsables de Centre du Réseau Sudoc-PS, sur des corpus clairement identifiés et pas traités par les bibliothèques des réseaux. Fort d’une première expérience en la matière avec le traitement d’un corpus de périodiques étrangers numérisés dans Gallica, le service prendra en charge dans le courant de l’automne un second corpus, composé des titres en libre accès sans ISSN électronique détectés via Mir@bel.

Cette stratégie commune en faveur du signalement du libre accès renforce le rôle de Mir@bel dans le paysage de la science ouverte et imbrique durablement son périmètre d’activité dans un modèle plus vaste, puisque chaque nouveau titre de périodique signalé sur le portail sera également exposé dans BACON, et visible à partir du catalogue Sudoc public.

Un partenariat pensé comme un cercle vertueux

Le système d’échanges et de curation de données mis en place entre Mir@bel, BACON et le Sudoc fonctionne comme un cercle vertueux : chaque amélioration apportée par l’une de ces trois entrées se répercute automatiquement à l’ensemble du circuit de données. Cela permet de parfaire collectivement et réciproquement la qualité globale des données et le signalement des périodiques électroniques. Ce cercle vertueux est nourri par différentes actions complémentaires :

  • l’interrogation hebdomadaire des webservices de l’Abes par Mir@bel permet d’enrichir et d’améliorer la qualité de certaines données dans le portail.
  • Les fichiers KBart transmis à BACON sont également analysés à intervalle régulier. Au cours de ce processus, la présence et l’exactitude de nombreux éléments bibliographiques sont vérifiés, ce qui permet de faire remonter des données potentiellement erronées. Un retour d’analyse est envoyé à Mir@bel, l’occasion pour l’équipe en charge de la Base de Connaissance de leur transmettre notamment les issn manquants dans les fichiers, détectés à partir des données du Sudoc. Ces identifiants sont ensuite intégrés automatiquement via un script d’import développé spécifiquement pour cet usage.

Le service des Ressources Continues est destinataire des résultats des scripts d’imports de données dans Mir@bel. Leur analyse est utile, permettant souvent de détecter des incohérences ou des erreurs qui peuvent être corrigées, à la fois dans les notices du Sudoc et dans les informations renseignées par Mir@bel.

Enfin, par son statut de partenaire veilleur, l’Abes travaille sur les vérifications de données liées aux ISSN, ce qui participe directement à l’enrichissement des données du portail.

Un partenariat étendu à d’autres services de l’Abes

Dès son origine, ce partenariat développé entre Mir@bel et le service des Ressources Continues avait vocation à s’étendre à d’autres services de l’Abes. C’est désormais chose faite puisque les pages décrivant les autorités éditeurs dans Mir@bel sont désormais adossées au référentiel IdRef qui permet d’identifier de façon pérenne les personnes (physiques et morales) liées à une ressource décrite, par l’attribution d’un identifiant unique.

Une collaboration fructueuse avec le service Autorités et Référentiels a permis l’alignement des données de Mir@bel avec IdRef, avec un taux de liage qui atteint 70% pour les éditeurs francophones. Un champ contenant l’identifiant IdRef figure désormais sur les pages éditeurs du portail. Ces identifiants permettent d’afficher dans IdRef l’ensemble des notices liées aux autorités référencées dans Mir@bel.

Le partenariat s’est également élargi au réseau Sudoc PS, sous l’impulsion du dispositif de conventionnement sur objectifs qui octroie aux Centres du Réseau Sudoc PS un financement sur 3 ans pour le développement de projets particuliers. Développer un partenariat avec Mir@bel est en effet l’une des lignes directrices proposées aux Centres pour le conventionnement 2021-2023,  afin de donner de l’essor à ce partenariat et encourager le développement de projets autour des questions d’échanges et d’amélioration de données, de valorisation des ressources électroniques et de signalement du libre accès. Une douzaine de CR ont ainsi proposé des projets impliquant une adhésion au réseau Mir@bel, et certains s’investissent déjà activement dans le suivi et le signalement de titres sur le portail.

Un partenariat étendu au-delà de l’Abes

L’Abes et Mir@bel ont à cœur de porter conjointement des projets de plus ample envergure. C’est dans cette optique qu’en 2020, une réponse commune a été apportée à l’Appel à Projets Fonds National pour la Science Ouverte 2019 (FNSO) du Plan national pour la Science Ouverte. Le projet déposé, visant à « promouvoir les revues scientifiques françaises par un référencement mutualisé tout en offrant aux chercheurs un outil d’analyse des revues internationales » n’a malheureusement pas été retenu.

Mais, suite au lancement de la deuxième édition de l’appel à projets du FNSO, mettant en avant le périmètre de l’édition, de la publication ouverte et de son écosystème, l’Abes s’est à nouveau associée à Mir@bel au côté de 13 autres partenaires pour porter le projet « MIR@BEL2022 ». Celui-ci ambitionne de favoriser la circulation ouverte des données d’identification et de référencement des revues et éditeurs scientifiques français et de leur donner une visibilité internationale grâce à la coopération des acteurs impliqués dans l‘écosystème de l’édition, en relation avec des opérateurs internationaux.

Télécharger les fichiers KBart Mir@bel

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