Ce post de fil.abes.fr annonce l’intégration du référentiel IdRef à VIAF et en présente les enjeux stratégiques. Punktokomo prend le relais pour détailler quelques implications pratiques. En voici la première.
Tout l’intérêt de VIAF repose dans son travail d’interconnexion entre des notices d’autorité d’origines différentes. En effet, les algorithmes de VIAF cherchent à identifier toutes les notices d’autorité qui « parlent’ de la même chose, qu’il s’agisse d’une personne, d’une collectivité ou d’une oeuvre. Ils génèrent alors des grappes (clusters) d’autorités. Ces grappes VIAF possèdent elles-même un identifiant unique, en bijection avec chacun des identifiants des autorités membres de la grappe.
Par exemple, l’historien Alain Boureau correspond à la grappe 52358786, qui regroupe l’identifiant IdRef, l’identifiant BnF, l’identifiant de la BN allemande, l’identifiant de la Bibliothèque du Congrès ou encore celui de la Bibliothèque Vaticane. VIAF publie les informations de cette grappe pour qu’elles puissent être lues par un humain (HTML) ou exploitées par un programme (RDF, JSON, MARCXML). Chacune de ces pages intègre les liens vers les notices d’autorité d’origine, ce qui permet de facilement naviguer de VIAF vers IdRef et les autres bases : connaissant l’identifiant VIAF, un humain ou un programme pourra découvrir l’identifiant IdRef et, en déroulant la bobine de notre web service Biblio, la liste des documents Sudoc liés à cette autorité.
Mais le chemin inverse est tout aussi utile à parcourir : connaissant l’identifiant IdRef, découvrir la grappe VIAF. A terme, cette opération sera possible grâce à l’injection de l’identifiant VIAF à l’intérieur même de chaque autorité IdRef (chantier en cours). En attendant, ce parcours est possible au moyen de l’astuce suivante : connaissant l’identifiant IdRef (ex : PPN = 028270282), on peut accéder à cette page de VIAF http://viaf.org/viaf/sourceID/SUDOC|028270282 qui redirige automatiquement vers l’URL de la grappe : http://viaf.org/viaf/52358786/. Cette redirection peut être exploitée à la fois par un humain et par un programme.
Il est donc possible de faire le chemin aller et le le chemin retour entre VIAF et n’importe quelle autorité d’origine, telle celle d’IdRef. Mais, par transitivité, VIAF peut aussi servir à passer d’une autorité d’origine à une autre, d’une notice de la BN allemande à une notice de la BN espagnole ou d’IdRef à la BnF (et vice versa). Certes, les liens entre les autorités IdRef et les autorités BnF existent déjà, puisque beaucoup de notices IdRef sont créées à partir des notices BnF et en conservent le numéro source. Mais chacun de ces fichiers d’autorité ayant sa propre autonomie, il est probable que VIAF permette de découvrir de nouveaux liens IdRef/BnF, ce qui est une excellente chose pour tout le monde.
Enfin, VIAF contient parfois un lien vers DBpedia, version RDF de Wikipedia versée sur le web de données. Par exemple, en RDF, la grappe Paul Veyne pointe vers cette entrée de DBpedia, et donc de Wikipedia. Là, encore, par transivité, on peut aller de l’autorité IdRef à la page de Wikipedia.
Toutes ces interconnexions contribuent à densifier le maillage de l’information au sein du web de données, et donc à en multiplier les possibilités d’exploitation. Mais en-deçà de cet enjeu global et de long terme, VIAF peut ici et maintenant aider le catalogueur au quotidien.
Y. Nicolas
Ping : IdRef dans VIAF et après … #2 Faciliter et améliorer le catalogage par dérivation « Punktokomo ;
Comme toujours, commentaires intéressants d’Ed Summers (LC) sur les données VIAF : http://inkdroid.org/journal/2012/05/15/diving-into-viaf/ (en)