Interface web, Colodus ne nécessite aucune installation sur les postes de travail. Son utilisation n’est conditionnée qu’à l’attribution de login créés préalablement dans le cadre du réseau Sudoc par le coordinateur Sudoc, dans le cadre du réseau Sudoc-PS par le responsable du centre régional.
Le développement de masques de saisie prédéfinis ou personnalisés permet de travailler dans Colodus rapidement et efficacement sans pour autant exiger de l’utilisateur une forte expertise du format de catalogage.
Chaque établissement devra décider de l’opportunité de former son personnel à Colodus et déléguer à une partie des professionnels des tâches de corrections, de suppression ou de mises à jours des données d’exemplaire.
Colodus est une porte d’entrée pour s’initier puis approfondir sa connaissance du format et des règles de description des exemplaires puisque toutes les subtilités du format peuvent être restituées.
L’ABES souhaite que ce nouvel outil permette la sensibilisation des acteurs des réseaux Sudoc et Sudoc-PS à la qualité des données d’exemplaires du catalogue Sudoc.
Mais Colodus ne concerne que les données d’exemplaires de son RCR et ne permet aucune intervention sur la notice bibliographique.
CPD
Merci pour ce billet qui, je l’espère, pourra lancer le débat.
Au delà de l’innovation technique que représente Colodus, c’est surtout la manière dont il va changer les habitudes de travail qui me semble important.
Pour en avoir discuter avec certains catalogueurs, il leur semblait difficilement concevable de séparer les tâches d’exemplarisation et de vérification/correction des notices tant elles étaient imbriquées.
Si l’on s’en tient à cette perspective, cela revient à tuer Colodus dans l’oeuf. Alors que ce nouvel outil est une formidable occasion d’impliquer d’autres personnels (je pense aux magasiniers volontaires par exemple) dans le traitement documentaire et de redisptacher les rôles en fonction des projets de l’établissement.
Je me demande si certains établissements ont déjà évoqué en interne ou mis en place une nouvelle chaîne de traitement documentaire, de nouvelles procédures en intégrant Colodus dans leur paysage. Ce billet pourrait être l’occasion de témoigner.
On a une telle pression sur les effectifs dans certains établissements qu’on songe à confier non seulement à des magasiniers mais aussi à des vacataires étudiants certaines tâches qui demandent peu de qualifications pour recentrer le travail des professionnels sur des tâches plus qualifiées (comme les créations, modifications de notices). Colodus peut permettre cela. Je sais que l’évolution du catalogue demande une grande vigilance notamment sur les liens entre notices, mais à un certain moment il faut privilégier le catalogage courant et le signalement des nouveaux ouvrages par rapport à la modification de notices déjà existantes. Je parle depuis un établissement qui ne dispose pas d’une armada de catalogueurs mais seulement de deux (sur 4 personnes)
Colodus est un outil formidable et peut effectivement faciliter le travail dans beaucoup de services, notamment sur des chantiers de désherbage.
Mais en catalogage courant ça implique que les personnes qui travaillent avec Colodus soient suffisamment bien formées pour être capables d’identifier la notice qui correspond réellement à leur document (ne pas confondre imprimé et électronique ; ne pas se tromper entre plusieurs éditions d’un même document, reconnaître et signaler un doublon…) et suffisamment sensibilisés à l’importance de certaines zones.
Laisser la modification aux catalogueurs formés et expérimentés, oui. Reste que les « exemplarisateurs » doivent être capables de repérer les erreurs (lien inexistant, absence de collection, de descripteurs/mots-clés, faute de frappe dans le titre…) pour décider de transmettre le document à un catalogueur qui fera les modifications nécessaires.
Dans notre SCD, en général, les exemplarisateurs ne le restent jamais longtemps, le ratio de documents qu’ils doivent transmettre pour modification étant trop important. C’est aussi le ressenti des catalogueurs avec lesquels Nicolas Alarcon en a parlé. Là où vous percevez peut-être une réticence au changement et des restes tenaces de chignon-jupe plissée, il y a aussi un sens aiguisé de l’utilité des renseignements apportés par la notice, et de la chaîne qui aboutit à l’un de nos objectifs principaux : faciliter la recherche de l’usager et lui fournir les documents dont il a besoin. Tout usager. Celui qui ne sait pas trop ce qu’il cherche (je dois fournir au prof une liste de livres sur l’EPS) et celui qui sait exactement (je veux l’édition de 1824 avec la préface de Monsieur Machin et la dédicace de Monsieur Truc).
Dans le meilleur des mondes, l’essentiel du catalogage dans nos BU devrait être : je scanne le code barre du doc avec une douchette, je clique pour me localiser (on pourrait même automatiser tout ça comme à une caisse de supermarché : je passe mon CB devant le scan, il me localise automatiquement sous la notice).
Sauf que dans le vrai monde, les éditeurs utilisent les mêmes EAN pour différents livres, ou bien différents EAN pour le même ; les notices qu’on récupère de l’extérieur sont incomplètes voire erronées… et les établissements sont rémunérés à la création de notice, quelle que soit la qualité ou complétude de celle-ci, y compris s’ils n’y intègrent aucun lien et aucun mot-clé.
J’ai l’impression, et c’est un sentiment que partagent de nombreux collègues, que l’essentiel du catalogage aujourd’hui consiste à corriger des erreurs / compléter plutôt qu’à créer de nouvelles notices.
Et je ne parle pas de faire de la dentelle pour remettre une virgule au bon endroit.
Je parle de corriger des fautes de frappes dans le titre, d’ajouter des mots-clés, de faire des liens auteurs : toutes choses qui permettent à un usager de trouver un document, de rebondir dans sa recherche, de découvrir l’étendu de la documentation qu’on met à sa disposition.
Peut-être qu’il faudrait moins de « créateurs » de notice et un meilleur contrôle qualité des notices créées, pour que ce contrôle ne relève plus de la responsabilité de tout établissement qui se localise derrière.
Cataloguer pour inventorier ce qu’on possède sans que ça puisse être exploité derrière, je ne vois pas l’intérêt.
Bien sûr qu’il faut développer la médiation, la formation des usagers, etc. et que les B doivent y participer. Mais pour pouvoir mettre en valeur ce qu’on possède, pour aider les usagers à améliorer l’efficacité de leur recherche documentaire, il ne suffit pas de proposer des outils attrayants et performants, il faut que ces outils puissent s’appuyer sur des données solides.
En tant qu’utilisatrice, je peste régulièrement contre notre plateforme d’ebooks parce que la recherche y est affreusement inefficace. Elle est inopérante parce que leurs métadonnées sont pourries. Et je n’imagine pas que les bibliothèques aient pour ambition de fournir un service aussi mauvais.
Facilitons nous le travail, exploitons mieux nos forces vives, mais si possible pas au détriment de la qualité de nos données.
(toute personne ayant eu le courage de lire ce énième laïus pro-qualité catalogue se verra offrir un cookie si l’occasion se présente IRL).
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