L’Abes soutient la recherche en humanités numériques (2) : retours sur une coopération fructueuse avec le LARHRA

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NB – Ce billet prolonge et détaille le billet FilAbes publié à la même date.

Le 1er juillet 2019, le Conseil d’administration de l’Abes a validé la convention de coopération entre l’Abes et le LARHRA – Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes (UMR CNRS 5190) situé à Lyon et à Grenoble.

Cette convention formalise une coopération déjà ancienne qui, depuis 2014, vise à promouvoir la réflexion et les actions en faveur de l’interopérabilité des données. Ainsi du projet  Siprojuris – Système d’information des professeurs de Droit (1804-1950), dans lequel les éléments descriptifs des professeurs de droit référencés ont été nativement enrichis par un identifiant IdRef, ce qui permet d’accéder, par rebond, aux références bibliographiques associées dans le Sudoc, comme l’illustre la page ci-dessous

 

La plateforme collaborative simogih.org

Depuis 2008, la production, la mutualisation et la réutilisation des données de la recherche en Histoire sont au cœur des préoccupations du Pôle Histoire Numérique du LARHRA qui a développé à cet effet la plateforme collaborative symogih.org – Système modulaire de gestion de l’information historique. La plateforme comporte :

  • un environnement virtuel pour la production collaborative et la réutilisation de données géo-historiques
  • un modèle public de données ouvert et évolutif défini par les chercheurs dans le contexte de leurs projets
  • une passerelle de liage aux référentiels d’autorités
  • une publication RDF sélective des données (cf site du projet Siprojuris)

Identifiants institutionnels accessibles dans symogih.org 
Passerelle développée au sein de la plateforme symogih.org pour rapatrier automatiquement les identifiants des autorités IdRef.

Consortium « Data for History »

Dédiée à l’origine aux projets du LARHRA, la plateforme symogih.org s’est ensuite ouverte à différents projets externes, français et internationaux, ce qui a amené à une réflexion approfondie sur les conditions d’interopérabilité des données produites au sein des différents projets de recherche en Histoire. L’interopérabilité nécessite l’interconnexion avec les standards existants et la mobilisation des acteurs pour qu’ils adoptent collectivement les bonnes pratiques  indispensables.

C’est ainsi qu’en 2017, le LARHRA a initié la mise en œuvre du consortium international Data for history dont le but est « d’améliorer l’interopérabilité des données géo-historiques dans le Web sémantique en établissant une méthodologie commune pour la modélisation, la conservation et la gestion des données dans la recherche historique« . Le consortium rassemble aujourd’hui près de 60 membres issus d’une trentaine d’institutions (historiens, archéologues, géographes, informaticiens, spécialistes des sciences de l’information et de la connaissance…). Signalons que l’Abes est membre de ce consortium.

« Défi Données »

Lancé à Nantes en mai 2018 dans le cadre de la Journée « Variété des données SHS », atelier associé à la conférence INFORSID 2018, le « Défi données MaDICS-ADOC 2018 » constitue une autre forme de mobilisation de la communauté. Cette action MaDICS visait à mettre en relation des scientifiques en Sciences Humaines et Sociales et en Informatique, afin de développer des recherches en gestion et analyse de documents et de grandes masses de données. Dans ce cadre, par la voix de Francesco Beretta (LARHRA), a été présenté le Défi : « Enrichir et exploiter un corpus de données historiques publiées sous forme de LOD : le projet SIPROJURIS. Système d’information des professeurs de droit (1804-1950) ».  La documentation associée à ce projet présente, entre autres, différentes requêtes Sparql pour permettre l’interrogation de données en provenance de différentes bases – comme Siprojuris ou IdRef- et ainsi construire des jeux d’informations cumulatifs et/ou élaborer des problématiques de recherche dont les réponses sont à chercher dans les données elles-mêmes.

Gestion collaborative d’une ontologie

Enfin, le LARHRA porte le développement de OntoME Ontology Management Environment, ontologie conçue pour « faciliter la compréhension entre les différents modèles de données du domaine de la recherche en Histoire« . A partir d’une interface (accessible à un non-informaticien), il est possible d’apparier des jeux de données issues de différents projets avec un modèle de données générique de type CIDOC CRM et/ou d’articuler différentes modélisations entre elles. Ce process ouvre la voie à l’interopérabilité du couple «données / analyse».

Ex : classe « Propositional Object » – définition, relations hiérarchiques et propriétés http://ontome.dataforhistory.org/class/81
Vue de l’écosystème global proposé par le LARHRA et l’Abes. Le fait qu’OntoME utilise le cadre conceptuel du CIDOC CRM permet la création de bases de données FAIR, interopérables et reliées aux différents référentiels.

HisArc-RDF, projet « Science Ouverte » sélectionné par l’ANR

Depuis 2014, le LARHRA et l’Abes partagent leurs réflexions et leurs avancées respectives sur le thème des données FAIR, données de la recherche « trouvables, accessibles, interopérables et réutilisables » et déploient une vision commune et globale de l’écosystème international de la recherche en Histoire comprenant l’interfaçage à la communauté des bibliothèques via le référentiel IdRef administré par l’Abes.

Cette vision, construite progressivement au rythme des séminaires, des congrès et des rencontres, s’est cristallisée au printemps 2019, avec la réponse à l’appel à projets ANR Flash « Science ouverte : pratiques de recherche et données ouvertes ».

Sous la houlette du laboratoire ArchéOrient (UMR 5133), l’Abes et le LARHRA sont parties prenantes du projet HisArc-RDF « Partage et réutilisation de données archéologiques et historiques » l’un des 25 projets sélectionnés par l’ANR mi-juillet 2019. Le projet débutera en janvier 2020 pour une durée de 18 mois.

*Outre le laboratoire ArchéOrient (UMR 5133), le LARHRA et l’Abes, sont également membres du projet : la Maison de l’Orient et de la Méditerranée, le laboratoire HiSoMA – Histoire et Sources des Mondes Antiques (UMR 5189 ), l’établissement public de coopération culturelle Bibracte, la société Archéodunum, le laboratoire ERIC – Entrepôts, Représentation et Ingénierie des Connaissances (EA 3083 ) ainsi que plusieurs UMR apportant leurs jeux de données brutes [le laboratoire Chrono-Environnement (UMR 6249), le laboratoire Archimede – Archéologie et Histoire ancienne Méditerranée et Europe (UMR 7044 ), le laboratoire AOrOc – Archéologie et Philologie d’Orient et d’Occident (UMR 8546)].

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