Identifiants : les bibliothèques ne sont pas en reste

Les identifiants forment notre pain quotidien de bibliothécaires. Tous ces sigles si opaques pour les non-initiés (IdRef, ORCID, ISSN, ISBN, DOI…), ces clés numériques cherchent à identifier, de manière unique et si possible pérenne, quelqu’un ou quelque chose, pour pouvoir échanger des informations à son propos.

Il parait donc naturel que les bibliothèques elles-mêmes, qui en sont si friandes à la fois comme productrices et consommatrices, aient leur propre identifiant. Une norme (ISO 15511, dernière mise à jour en 2019) le définit depuis 2003 : c’est l’ISIL, pour International Standard Identifier Libraries and related organisations. Et – le saviez-vous ? – en France, c’est l’Abes qui est chargée d’attribuer ces identifiants, comme agence de numérotation, et ce pour l’ensemble des bibliothèques, bien au-delà du périmètre de l’enseignement supérieur. Si les bibliothécaires seraient bien en peine de réciter de tête leur ISIL, c’est parce qu’elles et ils ignorent que ce numéro est tout simplement basé sur un autre, bien connu dans les réseaux Sudoc et Sudoc-PS : le RCR (Répertoire des Centres de Ressources).

ISIL = FR-RCR ! 

Le RCR : cette élégante suite de neuf caractères, qui permet, par sa conception, d’identifier presque au premier coup d’œil l’origine, au moins géographique, d’une action dans le Sudoc. Les RCR sont en effet des identifiants signifiants : ils réutilisent des codes. Le premier d’entre eux, le numéro de département, est le plus familier, au moins à ceux d’entre nous qui furent habitués aux longs trajets en voiture. Le second est présent sur toutes nos cartes Vitale, car il est aussi utilisé dans une portion du numéro de sécurité sociale.

Exemple du RCR de la Bibliothèque Lettres, Arts et Sciences Humaines « Henri Bosco » du SCD Université Côte d’Azur : 

Signification du n° RCR

Les numéros RCR sont les identifiants de toutes les bibliothèques qui composent nos réseaux, et dont vous pouvez retrouver l’annuaire jumelé au catalogue Sudoc. Les RCR servent déjà de pivot entre le Sudoc et le Répertoire du Catalogue Collectif de France (CCFr) orchestré par la BnF. Et ils ont fait leur apparition dans l’enquête ESGBU menée par le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. À chaque RCR des bibliothèques Sudoc et Sudoc-PS est attaché un descriptif ! Son format ad hoc, calqué sur le MARC,  permet de renseigner des informations pratiques (coordonnées GPS, adresse postale, téléphone, horaires..) et des précisions sur les collections (domaines, labellisation Collex…) utiles aux lecteurs.

Deux micro-webservices pour l’identification des bibliothèques

Vous vous demandez maintenant quels sont tous les établissements auxquels l’Abes a attribué un identifiant ? Ou quelle bibliothèque se cache derrière ce RCR ?

Vous serez ravis d’apprendre que l’Abes a mis en route en 2020 deux nouveaux micro-webservices :

  • ListrcrIsil qui donne la liste des établissements disposant d’un n°ISIL attribués par l’Abes. Le fichier de sortie comporte : l’ISIL, l’ILN de rattachement, l’intitulé court, et le PPN de la notice descriptive (quand elle existe).
  • Listrcr qui établit les correspondances entre les numéros RCR et les intitulés des établissements des réseaux Sudoc et Sudoc PS. Le fichier de sortie comporte : le RCR, l’ILN de rattachement, l’intitulé court, et le PPN de la notice descriptive (quand elle existe).

Les bibliothèques (et institutions assimilées) qui sont dans la première liste mais pas dans la seconde ne sont pas présentes dans le Répertoire. L’activité de numérotation ISIL hors des réseaux traditionnels de l’Abes vient principalement de deux sources : les bibliothèques qui sont répertoriées par le CCFr (la demande transite alors par le service dédié de la BnF) et les bibliothèques des collectivités territoriales qui équipent leurs collections en puces RFID : cet identifiant est en effet nécessaire à leurs prestataires pour configurer les automates.

Si vous êtes curieux de la manière dont procèdent les autres pays pour construire leurs ISIL, le centre ISIL international est hébergé au Danemark et recense, pour chaque pays, l’organisation chargée de la numérotation ainsi que le lien vers le répertoire des institutions. Une invitation au bibliotourisme !

Bibliothèque Royale du Danemark
« Le diamant noir » est le surnom de la Bibliothèque Royale du Danemark. Elle héberge le service de coordination internationale de l’enregistrement ISIL.

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